III Les mesures que prend l'homme. 


a) Programmes et décrets

C'est pour lutter avec plus d'efficacité contre la disparition des abeilles que l'homme a décidé de mettre en place un certain nombre de mesures.

Afin de réduire le risque d'intrusion de grands animaux tels que rongeurs, lézards ou sphinx, certains apiculteurs ont protégé les accès des ruches (au niveau des planches d'envol) par des grilles métalliques percées d'ouvertures juste assez larges pour laisser passer les hyménoptères.


De plus, les apiculteurs font tout pour sensibiliser le public à leur cause, notamment le public urbain et faire ainsi pression sur les législateurs. C'est dans cet objectif qu'un parc aux abeilles va être créé, cette année, à Pau.


Pour sauver les pollinisateurs, l'Europe a mis en place un programme qui a pour but d'évaluer les risques encourus par la biodiversité terrestre et aquatique. Le projet ALARM (Assessing LArge-scale environmental Risks for biodiversity tested Methods) comprend quatre modules chargés d'étudier les effets des changements climatiques, de l'emploi des produits chimiques, de l'impact des espèces invasives sur nos écosystèmes et de l'incidence sur les pollinisateurs.

Les chercheurs de l'Inra sont partenaires du groupe « pollinisateurs » et sont chargés d'évaluer l'impact agronomique et économique de l'évolution des populations de pollinisateurs sur l'agriculture de l'Union Européenne (Source Inra).


A titre préventif, les produits incriminés sont interdits d'utilisation en France. Des décrets sont parus dans le Journal Officiel garantissant le respect de ces dispositions (source Cité des Sciences).


b) Avis de professionnels


Afin d'approfondir nos recherches et de répondre à nos questions, nous avons décidé de nous renseigner directement “sur le terrain” auprès de deux apiculteurs.

Monsieur Yvon Desproges, ancien apiculteur qui a cessé son activité suite à la destruction de ses huit essaims, nous a documenté spécialement sur les possibilités de protection de l'abeille :

“Mon dernier essaim a été décimé par les frelons asiatiques cet été [...] La fabrication d'insecticides naturels et écologiques pour traiter les jardins, est un moyen simple et efficace pour protéger les abeilles. Le purrain d'orties en est un par exemple, que j'utilise pour protéger mes plantes.”


Monsieur Alain Pocard, apiculteur de métier, nous a parlé de l'activité apicole et des dangers qu'elle encourt :

“Pour le moment, le moyen de protection le plus efficace contre les frelons asiatiques est le piège. Il suffit de le mettre dans un endroit stratégique : devant la ruche et près des tas de bois où la reine peut se cacher.”

Il est aussi très impliqué, de par son statut d'élu boïen (mairie de Biganos), dans la lutte contre le frelon asiatique :

“Devant la menace que représente ce terrible prédateur, invasif et nuisible, qu'est le frelon asiatique, nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre une année supplémentaire. Nous devons tous lutter contre lui. [...] Il constitue une menace pour la biodiversité. Il suffit de cinq à six frelons devant une ruche pour que, quelques jours après, celle-ci soit anéantie. Le frelon n'a pas de prédateur naturel chez nous, aussi c'est à nous de le devenir.”  nous a-t-il expliqué.


Le Groupement de Défense sanitaire des abeilles confirme les propos de l'élu :

“En installant des pièges dès maintenant et ce, jusqu'au premier mai, pour supprimer les reines qui pondent durant cette période, chaque citoyen peut lutter contre ce phénomène. Passé le mois de mai, mieux vaut retirer les pièges qui risquent de capturer d'autres espèces. C'est un geste simple, citoyen et écologique. Des pièges simples peuvent ainsi être réalisés pour freiner leur prolifération. Chaque reine piégée, c'est un nid en moins !”


Les espèces s'éteignent actuellement dans le monde à un rythme environ 100 fois supérieur au taux moyen observé dans l'histoire de la Tere et des millions d'autres espèces sont d'ores et déjà condamnées à une extinction future.”   s'inquiète l'UNESCO.


"Nous sommes en train de tuer la biodiversité sur notre planète et d'appauvrir la terre" a déclaré Gilles Mahé (adjoint au maire d'Angers, chargé de l'environnement, cadre de vie et du suivi de l'Agenda 21)
lors d'une conférence le 12 mai 2007 à Derval, dans le cadre de "Bretagne Vivante".


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