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a) L'histoire de
l'abeille
C'est il y a un peu
moins de 100 millions d'années que sont apparues les premières
abeilles. C'était alors des abeilles solitaires.
La plus ancienne
abeille du monde semble avoir été retrouvée
près de Manderscheid (Eifel, Allemagne). Mesurant 9 mm de
long, l'insecte avait le même niveau de développement
que nos abeilles actuelles.
Puis, il y a 20
millions d'années avant notre ère (au cours de l'ère tertiaire) sont apparues les premières abeilles sociales.
Les hommes
préhistoriques, les Egyptiens, les Hittites (peuple d'Asie
Mineure apparu au XXVIème siècle avant J.C.) , les
Grecs, les Romains et les Gaulois furent les premiers peuples à
récolter le miel et à maîtriser leur élevage.
Au Moyen-Age,
l'abeille était le symbole de la puissance. On la retrouvait
souvent en décoration sur les tombeaux des rois.
C'est
au cours de la Renaissance que le premier livre sur l'apiculture fut
écrit
par Luis
Méndez de Torres (Espagnol)
en 1586.
Durant
le XVIIème siècle, plusieurs hommes comme Marcello
Malpighi (physicien, anatomiste, physiologiste), Anton
von Leeuwenhoek, Jan Swammerdam (naturalistes hollandais) ou encore
Federico Cesi et Francesco Stelluti ont dessiné, observé
et étudié l'abeille.
Au
XVIIIème siècle, des naturalistes, des physiciens, des
mathématiciens et des apiculteurs continuent d'étudier le
comportement de l'abeille et son anatomie. Par exemple, René-Antoire
Ferchault de Réaumur,
physicien et naturaliste français, a créé des
ruches d'observation et inventé le terme de faux-bourdon .
C'est
le XIXème siècle qui voit se développer
l'apiculture mobile. Durant ce siècle, differents types de
ruches ont étés inventés ainsi que du materiel
nécessaire à la récolte du miel et aux autres
produits de la ruche.
Enfin,
au XXème siècle, les hommes découvrent la propolis,
résine fabriquée par l'abeille. Grâce à
l'insémination artificielle, ils réussissent à
créer une race d'abeille résistante,
douce, productive et grosse pondeuse : l'abeille Apis Mellifera.
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b)
Les castes de la ruche
L'abeille
est un insecte social. On distingue trois types d'individus
différents ou castes dans la colonie : les reines, les
faux-bourdons et les ouvrières. Chaque caste assume une
fonction qui lui est propre au sein de la colonie. La reine et les
ouvrières sont des femelles, les faux-bourdons (comme le "vrai" bourdon, il vole avec un bruit de bombardier) sont
des mâles.
> La
reine : Il n'y a qu'une seule reine par ruche, sauf lorsque la reine
mère est sur le point de mourir. Les ouvrières
sélectionnent alors une vingtaine d'oeufs et les nourrissent
exclusivement de gelée royale pour les transformer en jeunes
reines. La première à sortir de sa cellule de cire tue
toutes ses soeurs. Elle vit de deux à trois ans dans l'unique
but de pondre (entre 1 000 et 1 500 oeufs par jour à la belle
saison).
>
Le
faux-bourdon :
ils
ont pour rôle unique de féconder la reine une seule
fois. S'ils fécondent la reine, ils meurent en perdant la
deuxième partie de leur abdomen. Au début de l'automne,
ceux qui n'ont pas effectué la danse nuptiale sont tués
ou chassés de la ruche par les ouvrières et meurent
alors de faim ou de froid au bout de quelques jours.
>
Les ouvrières : elles s'occupent du bon fonctionnement de la
ruche (nourrir les larves, prendre soin du couvain2, réceptionner
et stocker le nectar …) pendant les 20 premiers jours de leur vie,
puis deviennent des butineuses. >
Les larves : l'œuf
fécondé est pondu par la reine au fond d’une cellule.
Il éclot trois ou quatre jours après la ponte. La
larve est nourrie
par les abeilles ouvrières. Au bout de trois semaines, une
abeille sort enfin de la cellule de cire.
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c) Son
rôle dans l'écosystème
Les
abeilles interviennent dans la pollinisation de très
nombreuses cultures :
> fruitières (abricotier,
amandier, cerisier, fraisier, pêcher, poirier, pommier,
prunier, kiwi), > cucurbitacées (courgette, melon,
pastèque), > solanacées (tomate, poivron), >
oléagineuses (colza, tournesol) > protéagineuses
(féverole), > légumes et condiments (artichaut,
chou, fenouil, oignon, persil, poireau, scarole et frisée) >
cultures fourragères (luzerne, trèfle).
Beaucoup
des espèces suivantes dépendent largement ou
exclusivement des abeilles pour assurer leur fécondation : > essences forestières (alisier, aubépine,
églantier, merisier, sorbier, érable, cornouiller), >
espèces ligneuses (genêt, ciste et hélianthème,
éricacée, airelle, arbousier, bruyère, callune),
> lamiacées (romarin, thym), > herbacées
(sauge et orchidée).
L'abeille
produit :
1
- Le miel, extrait des diverses substances sucrées récoltées,
2
- La gelée royale,
3
- La propolis, excellent vernis et désinfectant,
4
- La cire, jadis employée pour la confection des chandelles.
De nos jours, elle est utilisée en cosmétique et en
pharmacie,
5
- Le pollen, utilisé dans la fabrication de certaines
préparations médicales, efficace en tant que
fortifiant.
Le
dépérissement des colonies d’abeilles trouve une
partie de ses causes dans les activités humaines et leurs
influences sur les paysages et les équilibres écologiques.
Ces influences sont notamment dues à des pratiques agricoles
inadaptées (emploi abusif de produits phytosanitaires3 de plus
en plus toxiques, remembrement, monoculture, ensilage, etc...).
Malformations, troubles du système nerveux ou du comportement,
désorientation, les abeilles présentent toutes sortes
de symptômes qui révèlent un état de santé
fragile.
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d) La pollinisation
La
pollinisation est un mode de reproduction des plantes. Il s'agit du
processus de transport d'un grain de pollen depuis un organe mâle
(l'étamine) à un organe femelle (le stigmate) de la
même espèce pour aboutir à la fécondation.
Beaucoup
de plantes et de fleurs comptent sur les animaux pour effectuer ce
transport. Ce sont en particulier les insectes pollinisateurs comme
le papillon, certains coléoptaires, le bourdon, ...qui
assurent la pollinisation, mais l'abeille reste la plus efficace dans
ce domaine. On appelle entomophilie la pollinisation d'une plante par
l'intermédiaire d'un insecte. Les abeilles sont responsables de plus de 80% des espèces végétales dans le monde. Pour
que la pollinisation ait lieu, il faut que, lors de la visite de
l'abeille dans la fleur, celle-ci entre en contact avec les étamines
et/ou les stigmates pour accéder à son butin. De ce fait, lorsque
l'abeille explore la fleur à la recherche du nectar, elle se frotte aux
étamines et récolte involontairement des grains de pollen (jusqu'à 100
000) qu'elle abandonne par la suite dans une autre fleur. Ce processus
débouche sur la fécondation de l'ovule par le pollen et permet donc
d'assurer la reproduction des plantes avec la formation de nouvelles
graines. En échange de la pollinisation, les fleurs offrent aux
abeilles (et aux autres insectes) des butins autres que le pollen et le
nectar. Ainsi, certaines fleurs tropicales offrent de l'huile que les
abeilles utilisent avec ou à la place du nectar. Certaines fleurs
produisent aussi de la résine recherchée pour la fabrication du nid.
Ces produits sont récoltés par les femelles. En revanche, certaines
fleurs fabriquent des leurres sexuels ou fournissent des substances
odorantes pour attirer les mâles pour qu'ils effectuent leur
fécondation (par la pollinisation).

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